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Le style Empire, qui survécut environ dix ou quinze années à la fin de la grande époque du Premier Empire (1804-1814), a très clairement, à l’instar du style Louis XVI, son prédécesseur, l’antique comme source d’inspiration. Seule différence, l’Empire en est la stricte application, alors que le Louis XVI n’en était que le reflet. L’Empire est simple, sévère, guère intime, ni cordial ou confortable. La qualité des bois utilisés dans l’ameublement revêt une importance capitale : pour qu’il soit beau, il doit être superbe. En effet, il apparaît massivement et avec peu d’ornements. Les bronzes de leur côté, isolés au sein de grands panneaux de bois, doivent être d’excellente composition, bien sculptés et ciselés.

Percier et Fontaine peuvent être définis comme les créateurs du style Empire officiel ; Ils surent rendre dans leurs dessins cette époque marquée par la fierté nationale et l’enthousiasme guerrier. Le style de meubles qu’ils développèrent, caractérisé par de larges surfaces austères délimitées par des lignes droites, à motifs de palmes grecques dorées, de couronnes de laurier ou de victoires ailées aux drapés fluides, était particulièrement bien adapté au goût de la France impériale. Plus tard, en 1814, quand cette période exaltée laissa la place à la restauration des Bourbons – dépouillés de leur splendeur d’antan – et au règne de la bourgeoisie, le style perdit en quelque sorte sa raison d’être. Il continua cependant d’être en vigueur, sans pour autant convaincre.

Les connaissances que l’on possédait de l’Antiquité à l’époque de l’Empire venaient principalement de l’étude de modèles classiques représentés sur des bas-reliefs, sur des vases et décorations murales. Par conséquent, Percier et Fontaine furent conscients qu’il était pratiquement impossible d’être en tous points fidèle à une Antiquité rigoureuse, étant donné qu’il était nécessaire d’adapter ce que l’on trouvait aux besoins de l’époque.

Si le style Louis XVI avait déjà éliminé la plupart des éléments courbes, l’Empire signa leur éradication. Les supports précédemment circulaires furent ainsi souvent remplacés par des éléments de section carrée, comme les pilastres. On trouve encore des colonnes sur certaines pièces, mais elles sont généralement détachées de manière à clairement laissé voir les angles droits des meubles. Les colonnes sont lisses, cylindriques ou légèrement coniques, avec chapiteau et base en métal. L’usage des moulures, qui donne du relief au meuble le plus simple, fut presque entièrement abandonné. Le style se définit par une silhouette simple mais découpée de manière nette. Les angles sont pointus et précis ; toute tentative d’arrondir un élément est mal vue. L’usage de bases et de socles lourds accentue par ailleurs la monumentalité des pièces. Aucun autre style n’attache tant d’importance à la symétrie.

L’ébéniste français sut reconnaître la nécessité de décorer les larges surfaces plates en acajou de montures de bronze doré représentant une série de créatures fantastiques. Partout ce n’est que sphinx ailés, lions et chimères de toutes sortes, ces dernières souvent à tête d’aigle, employées en tant que pieds de table ou support d’accotoir. On employa même des cygnes en tant que support d’accotoir ou comme accoudoir, leur corps formant piètement et leurs ailes l’accoudoir. Les bronzes sont remarquables par l’ingénieuse symétrie de leur composition, la clarté de leur lignes, par l’effet qu’ils produisent sur un fond sombre, mais surtout par leur ciselure et dorure, dont Thomire est l’un des maîtres incontestables. Pratiquement tous les motifs de bronzes sont empruntés au répertoire antique gréco-romain ou égyptien. Une multitude d’éléments sont rassemblés à partir d’autels, de tombes, des décorations murales de Pompéi et même d’orfèvreries romaines, ainsi les têtes antiques, les cornes d’abondance, la foudre de Jupiter, le trident de Neptune, le caducée de Mercure, le thyrse de Bacchus, les casques, lampes, tripodes, cratères, amphores, torches ailées et instruments de musique. A ces motifs, il convient encore d’ajouter les emblèmes de la victoire, de la guerre et de l’Empire, ceux du monde animal ainsi que ceux du monde des fleurs, comme la marguerite, très appréciée.

En matière de sièges, de nombreuses nouvelles combinaisons de lignes et de formes furent tentées ; la variété est donc grande. Les silhouettes sont systématiquement plus lourdes et rigides que celles en vigueur sous le Louis XVI. Les lignes sont larges et simples, mais guère toujours droites, comme on peut le constater dans le cas des dossier renversés dont le profil ressemble à un S allongé, des sièges en forme de gondole dont le dossier est constitué d’un demi-cylindre rejoignant les pieds antérieurs par une courbe concave, et des accoudoirs sans console qui se terminent par une large volute ouverte reposant directement sur le sommet des pieds carrés en gaine typiques du style Empire. Autre type apprécié, le siège de forme curule avec ses supports gracieusement courbes en X. La grande majorité des sièges produits sont en acajou. Certains spécimens particulièrement ambitieux sont enrichis de montures en bronze ; d’autres possèdent, en imitation du bronze, des éléments en bois doré.

Sous l’Empire, les lits présentent de toutes nouvelles formes dérivées de l’antique. Souvent placés dans des alcôves richement drapées, ils sont censés être vus de côté. On les appelle lit en bateau. Chevet et pied du lit sont composés de dossiers de dimensions identiques, agrémentés d’une volute ou d’un enroulement, qui s’élargissent dans la partie basse. Les lits Empire sont généralement accompagnés d’un dais en forme de dôme fixé à la paroi.

En matière de tables, que celles-ci soient de massives tables de salle à manger ou de petits guéridons, la grande majorité sont circulaires, très vraisemblablement à l’imitation des tables grecques et romaines. Les dessus sont, si possible, en marbre. Si les pieds ne sont pas en forme des colonnes à chapiteaux et bases en bronze, les dessus sont supportés par une constellation extraordinaire de figures étranges. Les consoles sont pratiquement toujours rectangulaires, le fond entre les montants souvent recouvert d’une glace. La table de toilette Empire possède un dessus rectangulaire, la plupart du temps en marbre, un tiroir en ceinture contenant les instruments nécessaires à la toilette, et des supports soit en forme de lyre soit en X. Deux légers montants droits, partant du dessus, munis de bras de lumière, accueillent un miroir pivotant. La toilette est généralement accompagnée d’un lavabo constitué d’un tripode imité de l’antique supportant une cuvette.

Secrétaires à abattant, bureaux à cylindre, bonheur du jour, commodes, armoires et bibliothèques à hauteur d’appui, demeurèrent à la mode. Le salon Empire ne serait toutefois pas complet sans deux instruments de musique dont la vogue était considérable, à savoir la harpe, si typique de la période, et le pianoforte, une nouveauté rare et chère avec ses pédales souvent en forme de lyre.

Le style Empire, qui embrassa toute l’Europe, est le dernier des grands styles classiques – connu comme la grande époque de la dynastie d’ébénistes des Jacob – et marqua la fin de l’âge d’or de l’ébénisterie française. Ajoutée à la disparition du système corporatif, l’introduction autour de 1814, même dans une modeste mesure, de la production industrielle contribua encore à faire baisser le niveau qualitatif de la production artisanale. Le XIXe siècle signa ainsi, conséquence de l’industrialisme, le début de la production de masse et initia le mouvement de redécouverte et d’imitation des styles anciens qui marquera si durablement l’art de l’ébénisterie.

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