Les trois objets utilisés dans cet assemblage sont des fragments de pales «cuillères» d'une antique roue de moulin à eau. Ces pièces en chêne, à la texture et à la patine étonnantes, ont été moulées et tirées en bronze (tirage unique) puis assemblées par filetage.
La patine sombre du bronze est très proche de celle des pièces originales. Le Four et le Moulin Un certain Four Brûlait d’amour Pour un certain Moulin Qui le lui rendait bien. Mais l’un sur le coteau, L’autre au bord du ruisseau, Une pareille idylle S’annonçait difficile : Mariez donc le barbeau Avec le lapereau ! -Quitter le bord de l’eau C’est perdre mon boulot. Ecrivit le meunier A son cher boulanger Qui répondit tout feu : -Si tu ne peux, je peux, Je descendrai l’adret Et je te rejoindrai. Il prit ainsi la décision D’abandonner ses fondations. Chacun voulut l’en dissuader Mais allez donc changer l’idée De qui est mû par la passion ! Et c’est le mercredi des Cendres Que cet amant trop passionné, Ne voulant même pas attendre Que se termine la fournée, Que soit sorti le pain doré, Que la braise devienne cendre, Se mit en chemin pour descendre Retrouver l’ami adoré. Pour témoigner sa flamme A l’élu de son âme Il apportait en don : Un bouquet de brandons… Mais la suite est tragique Car, débouchant du champ Surplombant l’être cher, Il s’emmêle les briques, Bute sur une pierre… Et, trébuchant, s’affale, Répandant vers l’aval Son brasier rougeoyant. Quel spectacle effrayant Ces tisons qui s’écrasent Sur le Moulin de bois Qui aussitôt s’embrase ! Pour le Four, quel effroi ! Bien qu’étant réfractaire Résistant à la flamme Le Four ne put rien faire Pour empêcher le drame… Et le Moulin chéri Périt dans l’incendie. A son Moulin, Mieux vaut porter de l’eau Plutôt qu’un brasero Car, on le sait bien, Qui trop embrase, mal éteint.
Voile et vague
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