Chaussons de bébé Québécois pointure 17/18.
Printemps des poètes. Les enfants sont l'avenir de l'Humanité. Rien ne leur semble impossible ni incongru. Et pourquoi pas des chaussons de bébé abandonnés sur une couverture de berceau posée dans l'herbe printanière? Dans son recueil de poèmes :L'art d'être grand-père, Victor Hugo mêlait son amour pour ses petits enfants et son combat. Voici donc un extrait. La lune Pourquoi pas ? Le néant des géants m'importune; Moi j'admire, ébloui, la grandeur des petits. Ah ! L'âme des enfants a de forts appétits, Certes, et je suis pensif devant cette gourmande Qui voit un univers dans l'ombre, et le demande. La lune ! Pourquoi pas ? Vous dis-je. Eh bien, après ? Pardieu ! Si je l'avais, je la leur donnerais. C'est vrai, sans trop savoir ce qu'ils en pourraient faire, Oui, je leur donnerais, lune, ta sombre sphère, Ton ciel, d'où Swedenborg n'est jamais revenu, Ton énigme, ton puits sans fond, ton inconnu ! Oui, je leur donnerais, en disant : Soyez sages ! Ton masque obscur qui fait le guet dans les nuages, Tes cratères tordus par de noirs aquilons, Tes solitudes d'ombre et d'oubli, tes vallons, Peut-être heureux, peut-être affreux, édens ou bagnes, Lune, et la vision de tes pâles montagnes. Oui, je crois qu'après tout, des enfants à genoux Sauraient mieux se servir de la lune que nous; Ils y mettraient leurs vœux, leur espoir, leur prière; Ils laisseraient mener par cette aventurière Leurs petits cœurs pensifs vers le grand Dieu profond. La nuit, quand l'enfant dort, quand ses rêves s'en vont, Certes, ils vont plus loin et plus haut que les nôtres. Je crois aux enfants comme on croyait aux apôtres; Et quand je vois ces chers petits êtres sans fiel Et sans peur, désirer quelque chose du ciel, Je le leur donnerais, si je l'avais. La sphère Que l'enfant veut, doit être à lui, s'il la préfère. D'ailleurs, n'avez-vous rien au delà de vos droits ? Oh ! Je voudrais bien voir, par exemple, les rois S'étonner que des nains puissent avoir un monde ! Oui, je vous donnerais, anges à tête blonde, Si je pouvais, à vous qui régnez par l'amour, Ces univers baignés d'un mystérieux jour, Conduits par des esprits que l'ombre a pour ministres, Et l'énorme rondeur des planètes sinistres. Pourquoi pas ? Je me fie à vous, car je vous vois, Et jamais vous n'avez fait de mal. Oui, parfois, En songeant à quel point c'est grand, l'âme innocente, Quand ma pensée au fond de l'infini s'absente, Je me dis, dans l'extase et dans l'effroi sacré, Que peut-être, là-haut, il est, dans l'Ignoré, Un dieu supérieur aux dieux que nous rêvâmes, Capable de donner des astres à des âmes. Pastel sur papier Canson mi teinte fond blanc crème.
Printemps des poètes :L'enfance
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