«N'habite plus à l'adresse indiquée »
Parole écrite mais jamais prononcée Et ainsi happé par de l’azur la lumière Oh ! Joyeuse absence tant et tant désirée! Je m’envole avec la fleur à la boutonnière. Vers des jours si joyeux mais si tristes Car c’est l’évasion de toutes les listes Moisies, mais le seul monde où tu existes Tiroir sur tiroir en montagne numérotée Du moût fermenté pour la mise en bière Des mots en braille comme prisonniers de la pensée Libérés, enfin, par le courage de traverser la frontière. Extase du regard dans la beauté de l’instant Le discours du silence devient éloquent Les émotions arrêtent les aiguilles au cadran Illusion d’éternité dans l’éphémère présent. Ah! L’illusion… Vanité, fierté, avant d’en être las Les flammes de l’amour, le feu des étoiles Aux adieux sur le quai qui fendent le mat Avant de tout quitter en hissant les voiles. C’est ainsi que je regarde la couleur du temps Couvrant d’un manteau noir l’abîme de mon âme Comme sonnant un départ à faire grincer les dents Ô! Sombre vallée où s’affalent les fils de la trame. Oui! Nous sommes sur le point de découvrir l’invisible! Oui! Nous sommes tous dans l’attente de l’indicible. En vous quittant, l’univers n’aura de moi trace visible Car l’infime n’est pas par l’homme perceptible Le temps est dans la main du pouvoir corruptible La planète, l’amour, le réel, le virtuel, tout est énigme ! L’art est une valeur subjective et pas un paradigme. Alors, je prends le large sur de l’eau rarissime Inondé des parfums de votre exquise non-estime Et pétant dans la soie de mon évanouissement ultime Je vous laisse en testament le pain rassis de ma rime.
Npai
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