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Benoit Chalut, 31 ans, né le 18 mars 1985 à Melun (77). Demeurant à Thiat (87). Passionné par l’aquarelle et principalement par les fleurs, Benoit Chalut vit et travaille en Poitou-Charentes.
1. Présentation par M. Schmitt Christian
Christian Schmitt sur l’artiste Benoît Chalut à Metz, le 8 mai 2012 :
Son paradigme pictural fait penser à la royauté aveugle du geste d’un Matisse. Cependant malgré les évasions imprévisibles réalisées par l’artiste grâce à la vaporisation de peintures sur le papier, celui-ci équilibre toujours par le pinceau. Il maîtrise en traçant des lignes, des frontières, voire des fractures pour canaliser l’enthousiasme et l’inquiétude.
Les œuvres de B. Chalut passent donc par la voix du pinceau. Mais initialement, le peintre réussit à créer un fond originaire conduisant à des sortes de mirages de la lumière. Souvent aveuglante comme une flamme spirituelle qui apure l’image de toute représentation.
L’artiste joue des fluidités et des transparences de l’aquarelle et ne tombe jamais dans l’anecdote. Grâce à la non-figuration, il veut produire à la manière d’un Kandinsky « des vibrations plus profondes, plus sensibles que les sentiments élémentaires comme l’amour, le désir et l’angoisse » c’est-à-dire seulement ordinaires.
Ce peintre comme son illustre aîné veut exprimer une volonté de transcendance et situer son art dans les zones de l’esprit pur. Sans épouser l’automatisme prôné par Breton, sa démarche spontanée s’apparente davantage à une forme d’écriture lyrique, voire poétique. La représentation s’efface devant la transfiguration de « l’instant poétique » ou « espace onirique » à la manière également d’un Pierre Alechinsky. Selon ce même grand peintre, c’est souvent le hasard qui permet d’avancer et selon sa propre devise : « découvrir à chaque brasse, notre propre nature ». Mais n’épousant pas totalement la cause des surréalistes, B. Chalut corrige la spontanéité et parfois l’accident par la force du pinceau. Souvent par simple effleurement et non-agression, la main du peintre métamorphose chaque trait à la manière de signes mystérieux. Il en résulte parfois un style japonisant ou asiatique peut-être prémonitoire ? (L’aquarelle : « Leur arrivée sur papier »).
De temps à autre les signes ne permettent pas de calmer l’atmosphère. Ils agissent comme des éléments perturbateurs. Ils se télescopent et se brisent. Sourds à toute raison comme voués à la catastrophe ou à une passion dévorante (les aquarelles « Rose douceur, rose passion », « tableau eyes-2 »). A l’évidence tout cela participe à la vie débordante de ces aquarelles mises en permanence à contribution et sous la pression de la couleur qui se révolte et s’impose partout. Par la fraîcheur et la pureté, elle apparaît souvent comme issue des mondes originaires, d’un volcan en éruption ou de l’univers en formation lors du déclenchement du big-bang (l’aquarelle « Essai » notamment).
La lumière circule sur chaque feuille et ce malgré parfois la concentration de pigments qui visent à associer à cette transparence une puissance chromatique maximale. La coulée du magma hante le paysage voilé et coloré de chaque œuvre. La lave a en quelque sorte investi l’espace d’une force primale. C’est pourquoi les couleurs sont chaudes et vives comme ces jaunes, ces ocres, ces violets, et ces roses qui participent au même flamboiement.
C’est une beauté simple, vierge qui donne lieu à une prédication de la beauté pure qui est totalement inutile selon Kant. Inutile dans le sens qu’elle est basée sur l’idée de la raison et non d’une nécessité ou d’un besoin matériel. En ce sens elle rejoint l’idéal. De même pour Hegel pour qui la beauté devait exclure la beauté naturelle. Selon lui la vraie beauté est la beauté artistique, le produit de l’esprit. C’est pourquoi ces aquarelles nous convoquent paradoxalement à un rendez-vous qui n’est pas celui de la nature mais bien celui situé en nous-même.
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2. Depuis quand pratiquez-vous votre art ? Quelles ont été vos motivations ? Etes-vous professionnel ?
Je pratique l’aquarelle depuis 2007. Mes motivations ont été de trouver et notamment contribuer à développer une technique apparemment méconnue et très graphique de l’aquarelle (jeux avec le drawing gum et notamment de l’encre de chine noir).
Fleurs aquarelle
3. Comment organisez-vous votre temps de création ? Avez-vous un atelier ou travaillez-vous chez vous ?
Principalement le week-end, et quelques fois lors de mes repos car mon emploi du temps est très chargé : je suis étudiant en droit à distance, je suis salarié au sein d’un centre de plein air, j’interviens dans le cadre d’un projet périscolaire sur la commune de Lathus Saint Remy (86) sur la découverte et la pratique de la peinture aquarelle, et pour conclure, je donne des cours et stages de peinture aquarelle dans la région. Je travaille aussi bien chez moi au sein de mon atelier (d’ailleurs un projet de création de module en bois de type chalet est en cours), afin que je puisse pratiquer en ayant plus d’espace. Mais bénéficiant d’un vaste jardin arboré, et étant passionné de fleurs, je pratique l’aquarelle également en plein air, j’ai envie de dire “en tout intimité” avec mon sujet.
4. Quelle est votre technique préférée ?
Concernant l’aquarelle, principalement : Humide sur humide, reprise du sec et quelques fois, mais assez rare : sec sur sec (notamment pour des croquis).
Aquarelle
5. Ou puisez-vous votre inspiration ?
Aussi bien mon jardin, que sur photos que l’on peut trouver sur internet, qui avouons le est une mine gigantesque de sujets riches et variés.
6. Il y a-t-il des sujets qui vous inspirent particulièrement ? Pourquoi ces thématiques ?
Vous l’aurez compris je pense : les fleurs. Pourquoi ? Voici une liste des termes qui m’attirent : fragilité, couleurs, les lignes et courbes. La fleur est un être vivant, qui subit, nous surveille du coin de ses pétales. Elles nous entourent, nous entendent mais ne disent rien… Leur seul moyen de s’exprimer est un complexe mais ingénieux jeux de courbes, de postures.
Tableau aquarelle
7. Quels sont vos artistes préférés ?
Kandinsky, Miro, Van Gogh pour n’en citer que trois, mais concernant des artistes « vivants » et aquarellistes : Vincent Jeannerot, Fabio Cembranelli, Maryse De May.
8. Vous intéressez-vous à d’autres formes d’art ?
Musique et plus précisément par le piano et la photographie.
9. Quels sont vos projets actuels ou à venir ?
A partir de septembre 2016, cours au sein d’un établissement scolaire sur la commune de Lathus (86) : Découverte et pratique de l’aquarelle. // Création d’une exposition de plein air sur les iris.
Iris
10. Matériel utilisé
- Drawing gum
- Aquarelle
- Encre de chine
Http://lateliergeant.geant-beaux-arts.fr/…
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