Vues	54965
Coups de coeur	1186
Admirateurs	31
Abonnements	1

Liens

Lien de cette galerie

Membre depuis 12 ans 1 mois

Je crois que je suis tombée dans la peinture comme on tombe en religion. Au fond de moi j'ai toujours été attirée par les tableaux, avec de belles couleurs et particulièrement peint à l'huile. Souvent je me disais: «Que j'aimerais savoir faire ça», ça n'allait pas plus loin, cela me paraissait tellement inaccessible pour moi.
Il est vrai que j'ai été embarquée très tôt dans les responsabilités de la vie. J'ai eu mon fils à 17 ans, je travaillais déjà, notre fille est née neuf ans plus tard. Etant hôteliers, nous avons beaucoup travaillé et avions peu de place pour les loisirs. Ma vie de couple et ma vie de mère, sont plutôt un conte de fée, mais le reste… Un chemin semé d'embûches dirons-nous!
En septembre 2oo8, je sortais tout doucement d'une vilaine passe, j'avais conscience qu'il fallait que je trouve une activité, quelque chose rien que pour moi. Depuis quelque temps déjà, je pensais à la peinture, mais j'étais encore très fatiguée. Un jour le hasard (auquel je ne crois plus beaucoup j'avoue) m’a appris qu'à 200 mètres de chez moi, il y avait un professeur d'art William Castano, artiste peintre reconnu, qui donnait des cours de groupe. Il était là tout prêt, depuis des années, je ne l'avais jamais su, en plus je pouvais y aller à pieds, c'était un signe, je me suis inscrite. Le premier jour, je me retrouve avec des dames de mon age bien sympathiques, je leur parle de mon problème pour que ce soit clair, tout c'est très bien passé. Le cour commence, nous sortons nos affaires, je pose une petite toile sur mon chevalet. Le professeur est venu vers moi et m'a dit : «Chantal, les premiers cours on peint sur du papier, pas sur une toile, vous risquez de la gâcher». J'ai répondu: «Moi William quand je fais quelque chose, je le fais bien ou je ne le fais pas, je n'ai pas envie de peindre sur du papier, c'est une toile ordinaire, si ce n'est pas beau, je la jetterais». Sentant ma détermination, il a acquiescé. Le final a été étonnant, autant pour lui que pour moi, ce n'était pas si mal que ça, je l'ai gardé.
Les progrès ont continué de semaines en semaines, il est vrai que j'ai beaucoup travaillé. Je me suis laissée prendre au piège de la passion, je crois qu'elle était déjà là, je n'ai eu qu'à rallumer la flamme.
Quand je peins j'ai la sensation d'être en communion profonde avec moi-même, je dirais même en communion avec mon âme. Parfois, lorsque je me retrouve devant une difficulté, si j'arrive à m'oublier, j'ai le sentiment qu'une partie de moi, va puiser dans la mémoire d'un passé lointain où se trouve la solution et elle apparaît, comme une évidence.
J'ai le sentiment que la peinture m'a permis de faire la paix avec moi-même et de me reconnecter à mon moi profond.
J'ai choisi l’huile ça pue, mais c'est généreux, lisse, brillant, on peut mélanger les couleurs et créer de multiples nuances. C'est un peu comme en cuisine, le mélange des saveurs, je suis une très bonne cuisinière, j'adore faire la cuisine, mais je l'avoue un peu moins depuis que je peinds. Comme vous avez pu le constater, je suis passionnée par les paysages, je n’aime que ça. Certains lieux, me plongent dans une communion totale avec la création, c'est quelque chose de profond et magique pour moi. Vous avez pu observer, à quel point je peinds des paysages, bien propres, bien nets, bien soignés. Lorsque je peinds, ce n'est pas mon côté maniaque et perfectionniste qui ressort, je le croyais au début, mais je me suis aperçue que ça va au-delà de ça. J'ai le sentiment aujourd'hui, que ce qui transparaît dans mes toiles, c'est le monde tel que je voudrais qu'il soit. Depuis toujours, je rêve d’un monde merveilleux, où tous les hommes seraient égaux, respectés dans leur dignité, où chacun aurait une place. Je rêve qu'un jour, il n'y ait plus de misère, plus de guerre, plus d'enfants qui meurent de faim. Je rêve d’un monde où l'on puisse vivre, dans la paix, l'harmonie, et où chacun puisse profiter de la beauté des choses. Je rêve d'un monde où l'amour aurait la première place, et où chaque homme comprendrait que le jour où on quitte la terre à la fin de la vie, la seule chose qu’on emporte avec soit, c’est l’amour, celui que l’on a reçu et celui qu’on à su donner et rien d’autre. Je pense que si tout les humains le comprenaient vraiment, ça pourrait changer la face du monde.
J'ai la sensation de plus en plus, que lorsque je réalise une toile, j’y mets tout mon amour, qu'elle soit pour offrir à quelqu’un en particulier ou pour exposer c’est pareil. Il m’arrive de penser, qu’une toile faite avec beaucoup d’amour, accrocher sur un mur même dans une famille inconnue, a peut être le pouvoir de véhiculer des énergies positives qui pourraient se répandre dans les foyers. Si vous adhérez à mes propos mettez tout votre amour dans vos toiles et vous participerez peut être au bonheur de quelqu’un. Cela peut paraître prétentieux, mais ça ne l'est pas du tout au contraire, je sais que je risque en l’ écrivant, de paraître un peu ridicule aux yeux de certains, ce n'est pas grave j'en prends le risque, à 57 ans on peut se permettre de dire des choses que l'on aurait pas pu dire à 20 ans. Je sens au fond de moi, que la peinture me remet sur le chemin, comme si la vie m’ ouvrait grand les portes vers un autre monde, un monde caché dont j'avais oublié les couleurs. Aujourd'hui je suis portée par cette passion, je n'arrive pas à m'arrêter, il me semble que c'est ma route et que je dois la suivre. Où me mènera-t-elle ? Je n'en sais rien, je souhaite du fond de mon coeur, qu'elle m'ouvrira les portes d'un lieu, où je puisse donner ce que j'ai de meilleur en moi, à des gens qui en ont réellement besoin. Ce rêve là est le plus profond, le plus ancien, je ne l'ai toujours pas réalisé.
Je voudrais dire à ceux qui auront la patience de me lire, n'ayez pas peur d'avoir des rêves et d'essayer de les réaliser, croyait toujours à votre bonne étoile, ne vous dites jamais que vous n'êtes pas capables, essayez de ne pas vous sentir coupable, vous n'êtes coupables de rien si ce n'est d'avoir choisi un parcour parfois trop difficile. Nous sommes, mais nous ne le savons pas toujours, responsables en grande partie de notre destin. Les épreuves sont là pour nous faire grandir lorsque on a compris cela il est plus facile de les traverser.