Lorsque je commence une toile, je ne sais pas où elle va m’emmener. Au départ, il y a une intention, une émotion, un flou sensible et foisonnant qui m’habite et je commence par appliquer de la couleur comme une nébuleuse. Puis, je colle des cercles ou des carrés, des lignes de papier journal. Je retravaille ces espaces collés avec de la peinture acrylique. Souvent, je fais une pause et je pose un regard sévère et critique sur mon travail. Parfois, cela m’amène à lessiver ma toile, à déchirer et à gratter le papier et la peinture. Je recommence à appliquer de la peinture. C’est un travail intérieur intense et torturé qui m’habite dans ces moments-là. Parfois, c’est facile, le pinceau, le couteau et les couleurs glissent et se déploient sur la toile avec une aisance inattendue.
Mes morceaux de papier journal sont les éléments essentiels de mes tableaux. Sur mes toiles, ces bouts de textes, de mots, d’images trouvent une autre vie et s’harmonisent les uns avec les autres pour construire des univers colorés où chacun y fera sa propre lecture.