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Jacques Dehée est venu à la peinture par la couleur. Le feu couvait sous la cendre puisqu’il a toujours dessiné. (Sa première exposition remonte à son adolescence). Est-ce que ce sont les voyages ou la richesse d’une vie bien remplie qui ont servi de déclencheur ? Il est difficile de le savoir quand tout bascule. La violence est à l’aune de la brutalité d’une passion d’autant plus exacerbée qu’elle fut longtemps contenue. Dévorante, galopante, la peinture de Jacques Dehée allume des flammèches symbolisées par des couleurs pures explosives, posées en à-plats. La spontanéité paraît couler de source mais Jacques Dehée aime expérimenter, explorer sans pratiquer la politique de la terre brûlée : il s’inscrit dans une famille artistique. Coloriste né, dans la lignée des Nabis, il utilise la tâche et le cloisonnement dans des compositions planes, colorées, volontairement asymétriques, avec des couleurs pures juxtaposées.
L’exagération de la couleur et la simplification du dessin pourraient faire penser à un art naïf; certes Jacques Dehée peut en revendiquer une part (il est autodidacte), mais il a également un côté subtilement second degré à ne pas occulter, par exemple dans ses peintures narratives. Jacques Dehée aime les jeux de mots pour combattre les maux de tous ordres. Certaines compositions puissamment décoratives font souffler un vent qui disperse les cendres de la morosité et fait oublier la grisaille de la ville. Jacques Dehée vit en Ariège face aux Pyrénées : ceci explique cela. Brigitte Camus Auteur/Artiste graveur |
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